En plein milieu des mutations sociales des années soixante-dix, les groupes les plus marquants de l’histoire de la musique marocaine ont vu le jour (Nass el ghiwan, Jil jilala et Elmchaheb…). Durant cette même période, le groupe mythique Soussi Izenzaren avait émergé tout en révolutionnant le champ musical et culturel Soussi malgré l’hostilité et la réticence des anciennes générations.
Tout a commencé au quartier Dcheira Jihadia à Agadir en 1972, où un groupe de six jeunes a créé une musique assez particulière et unique aussi bien par ses mélodies que par sa poésie. Leur musique authentique avec son style insolite ainsi que le mélange parfait de plusieurs instruments (Banjou,Guembri, Violon ..) étaient la grande clé de son succès.
En effet, quatre ans après sa création, le groupe Soussi a fait sa première apparition à la télévision marocaine en 1976. Ce premier pas n’était que le début vers la gloire, le groupe a réussi par la suite à se produire à la scène de l’Olympia en France avant de participer au premier festival de la musique maghrébine en 1978. Ces succès successifs ont annoncé la naissance d’une vraie légende dans la sphère artistique Amazigh marocaine dont les chants sont et resteront immortels.
L’année 1975 a connu une scission amicale d’Izenzaren, ce qui a donné naissance à deux groupes Izenzaren Chamekh et Izenzaren Iggut. Les deux groupes ont continué à animer des concerts ensemble tout en partageant le même courant. La figure la plus charismatique du mouvement Tazenzart et l’un des fondateurs du groupe est Abdelhadi Iggut à qui on a attribué le titre du roi du Banjou par les grands musiciens marocains comme lhajj Youness,Omar Seyd, et Allal Yaala…. En 2011, le groupe a perdu l’un de ses grands piliers à savoir Lahcen Fertal, et trois ans plus tard Abdelaziz Chamekh décède également en laissant derrière eux un grand héritage musical et culturel.
L’année 2012 était marquée par le retour du groupe Izenzaren avec un nouvel album « Akkal » après de longues années d’absence, ce qui a permis aux nouvelles générations de le connaitre et de découvrir son style, et aux anciennes générations de revivre les souvenirs du beau vieux temps « Zaman Ljamil ».